Le Canada doit mettre à profit son avantage stratégique dans la course mondiale de la génomique

COVID-19 testing at the lab at Calgary’s South Health Campus. (Alberta Precision Laboratories)
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Par Rob Annan, Ph. D., président et chef de la direction, Génome Canada

Rob Annan headshot

Humilité canadienne mise à part, quand il est question de génomique, la science du système d’exploitation de la vie, le Canada fait partie des chefs de file du monde et pourrait bien devenir une superpuissance mondiale à cet égard.

L’avantage stratégique du Canada en génomique offre une occasion exceptionnelle d’assurer à la population canadienne une croissance à long terme, une productivité à faible émission de carbone et un avenir plus sain.

Le gouvernement fédéral a réalisé une avancée majeure en annonçant une Stratégie pancanadienne de 400 millions de dollars en matière de génomique dans son Budget de 2021. La publication, le 14 mars 2023, d’un rapport « Ce que nous avons entendu » sur la stratégie souligne l’engagement et l’ambition des chercheurs, des étudiants, de l’industrie, des organismes et des bailleurs de fonds de la recherche, entre autres le leadership de Génome Canada et du réseau pancanadien des six centres de génomique régionaux depuis plus de 20 ans.

Le consensus est clair : il nous faut redoubler d’efforts en ce qui concerne les données, les talents, la commercialisation et la collaboration. Sinon, nous risquons de perdre cet avantage concurrentiel durement acquis.

Les chercheurs canadiens utilisent la génomique pour améliorer notre santé, mettre au point des cultures résistant aux changements climatiques, protéger les espèces fauniques en voie de disparition, décoder les nouveaux variants de la COVID-19 et utiliser les microbes pour atténuer l’impact environnemental de l’extraction des minerais indispensables aux véhicules électriques. Une stratégie nationale en génomique jettera les bases essentielles grâce auxquelles tirer parti de ces réussites, juste à temps, car d’autres pays intensifient leurs investissements dans ce domaine.

Les États-Unis ont récemment accru leur soutien de la recherche-développement par un investissement de 280 milliards de dollars, prévu dans la CHIPS and Science Act de 2022. Leur ambitieux projet All of Us colligera les données de santé de plus d’un million d’Américains pour accélérer les percées en recherche. Le Royaume-Uni, la France, la Finlande et d’autres pays de l’Union européenne ont également lancé des initiatives nationales de grande envergure concernant les données génomiques.

Ces pays reconnaissent que les grands ensembles de données génomiques, qui permettent de définir des tendances et de produire des connaissances exploitables, sont la plus grande ressource de la nouvelle économie. Ils révolutionneront la santé, les systèmes alimentaires et l’environnement.

Nous créons déjà des ensembles de données génomiques à grande échelle en raison des efforts intergouvernementaux en santé publique. Les données du Portail canadien des données du projet VirusSeq et de la Banque de données du projet HostSeq de CGen, par exemple, ont joué un rôle crucial dans la surveillance de la COVID-19 et les recherches sur ses effets. De même, l’initiative Production bioalimentaire durable et adaptée au climat de Génome Canada mobilisera les données génomiques pour réduire l’empreinte carbone des systèmes de production alimentaire.

Pour profiter de la valeur de ces données, il faut progresser dans les domaines de l’intelligence artificielle (IA) et de la science quantique. La bonne nouvelle, c’est que le Canada vient de lancer des stratégies en intelligence artificielle et en science quantique, ce qui procure une occasion d’harmoniser les activités dans ces domaines stratégiques clés et de maximiser l’effet de la Stratégie pancanadienne en matière de génomique.

Les mégadonnées sont un aspect de la situation. L’acquisition et le perfectionnement des talents en génomique en sont un autre. Génome Canada a financé plus de 6 700 stagiaires en investissant dans la recherche depuis 2000. En même temps, des initiatives comme les stages d’été en génomique pour les Autochtones développent une nouvelle capacité et une nouvelle littératie scientifique en génomique, garantissant ainsi un accès plus équitable à ces technologies et aux avantages qui en découlent. 

Cette nouvelle génération d’innovateurs en génomique crée et commercialise des solutions canadiennes de portée mondiale. L’an dernier, le Forum économique mondial a nommé la jeune entreprise torontoise DNAstack pionnière technologique pour ses technologies logicielles permettant, à l’échelle mondiale, de découvrir des volumes de données génomiques et cliniques à la croissance exponentielle, d’y avoir accès et de les analyser. Life Sciences Ontario vient également de lui décerner le titre d’entreprise de l’année.

Ce n’est que la pointe de l’iceberg. Nous savons que le Canada a des atouts en main pour ce qui est des mégadonnées, des talents et de la commercialisation en génomique. Notre pays est cependant vaste et complexe et dispose de capacités de recherche en génomique et de possibilités de commercialisation qui varient dans chaque région. Nous devons mieux collaborer et coordonner pour maximiser cette occasion de bâtir une économie productive, fondée sur le savoir.

Pour concrétiser cette vision de l’économie canadienne, il nous faut harmoniser notre politique scientifique et notre politique économique. Le Rapport du Comité consultatif sur le système fédéral de soutien à la recherche (le rapport « Bouchard »), publié en mars 2023, offre une nouvelle orientation à cet égard et souligne la nécessité d’une stratégie nationale actualisée en science et en recherche pour assurer l’harmonisation de la formation et de la recherche universitaires, des besoins économiques et de la mise en œuvre.

En génomique en particulier, le Canada a établi son avantage concurrentiel par rapport à de nombreux pays de l’OCDE : il nous suffit de ne pas perdre de vue l’objectif à atteindre. S’il redouble d’efforts en matière de données génomiques, de talents, de commercialisation et de collaboration, le Canada consolidera sa position de leader mondial et préservera ses grands avantages économiques dans la révolution de la génomique.

À ceux et celles qui prêtent l’oreille, le récent rapport « Ce que nous avons entendu » nous dit que la communauté canadienne de la génomique est dès maintenant prête à saisir l’occasion et à passer à l’action.

(Photo ci-dessus : Dépistage de la COVID-19 au South Health Campus, à Calgary (Alberta Precision Laboratories))

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Relations avec les médias

Nicola Katz
Directrice, Communications
Génome Canada
Cell. : 613-297-0267
nkatz@genomecanada.ca

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